Dans un récent article du Littoral, à propos de la nouvelle fermeture de classe à Saint-Pierre d’Oléron, Monsieur le maire, Christophe Sueur affirme : « En six ans, ceux qui étaient avant moi à la mairie n’ont rien fait. Moi, j’ai décidé de prendre le projet à bras le corps et cela passe par une nouvelle impulsion économique ».
Peu adepte des formules à l’emporte-pièce, je propose que l’on s’en tienne aux faits :
Lors de la précédente mandature, Patrick Moquay, président de la communauté de communes de l’île d’Oléron a tenu à la création du service communautaire de développement économique, chargé d’accompagner les projets de création ou de développement d’entreprises, de soutenir les activités primaires et de coordonner les actions en faveur du centre bourg.
On peut citer, pour exemple, le lancement du programme de rénovation de l’habitat. Une de ses principales actions a été la lutte contre les logements insalubres, avec l’établissement d’une prime d’amélioration de l’efficacité énergétique par l’isolation et à l’installation de systèmes de chauffages performants. Toutes ces incitations ont permis aux artisans locaux de trouver de nouveaux débouchés.
En faveur du monde agricole, la communauté de communes a mis en œuvre une politique de protection du foncier agricole et a accompagné des projets d’installation de jeunes agriculteurs et de sauniers, par la vente ou la location de terrains communaux.
Ces actions ont été déclinées en parallèle sur notre commune. Dés janvier 2010, avec l’aide du personnel du service scolaire, de la cantine et des agriculteurs locaux, en tant qu’adjointe aux affaires scolaires, j’ai pu mettre en place la gestion directe de l’approvisionnement de la cantine des écoles et introduire des produits locaux et biologiques dans les menus. Ce travail a permis d’offrir un nouveau marché local et de créer une dynamique dont tout le monde se loue aujourd’hui. Dans le même esprit, nous nous sommes tournés vers les artisans boulangers ouverts à l’année sur la commune pour nous fournir en pain. A la récréation du matin, la collectivité a proposé aux enfants des écoles, des fruits et jus de fruits (raisin et de pommes) issus de l’agriculture insulaire.
Dans la même optique, nous avons négocié avec un pressing de la commune, un marché de nettoyage des vêtements du personnel des écoles. De même, un marché de proximité a été passé pour l’approvisionnement en fioul et combustibles.
De plus, nous nous sommes attachés à achever la zone artisanale du Perrotin et à en démarrer la commercialisation.
Il faut souligner qu’un certain nombre de ces actions de soutien à l’économie locale a été abandonné par l’actuelle municipalité. En revanche, huit ans après la mise en place de l’approvisionnement en circuits courts de la cantine scolaire, l’actuelle municipalité continue a en récolter les fruits.
Que faut-il donc entendre par « prendre le problème à bras le corps… » et « les autres n’ont rien fait… » ?
Pour compléter sur le registre scolaire, nous ne pouvons qu’être désappointés par le manque de combativité du maire pour défendre les écoles publiques de sa commune. Cette année, encore, nous subirons une fermeture supplémentaire de classe !
Face à la menace de fermeture de classes sur notre commune et sur l’ensemble de l’île, j’ai été à l’instigation de la création du collectif de défense de l’école sur Oléron. Lequel s’est opposé entre autres, à la suppression du réseau d’aide aux enfants en difficultés (RASED), à la fermeture de la classe spécialisée (SEGPA) du collège du Pertuis d’Antioche de Saint-Pierre d’Oléron.
Là encore, il faudra que le maire nous dise ce qu’il entend par « prendre le problème à bras le corps » ? Certes, on peut nous reprocher de ne pas avoir assez communiqué sur notre travail dans la presse ou ailleurs, mais que l’on ne vienne pas nous dire que l’on a pas agi !
Force est de constater que sur ce plan, on pourrait reprendre ce proverbe : « Les gens qui en font le moins sont ordinairement ceux qui parlent le plus ». Citation de Hypolite de Livry (1808)
Marie-Claude Sellier Marlin