En mars dernier, le conseil municipal a voté le budget de la commune. C’est l’acte majeur de la vie de notre collectivité. Comme les années précédentes, ce budget est marqué par la baisse continue des dotations versées par l’état. Qui plus est, la baisse de ces dotations sera en définitive plus forte que ce qui était prévu dans le budget voté.
Dans ce contexte, certains des choix municipaux nous paraissent hasardeux et injustifiés. La construction d’une nouvelle salle sportive, dont le coût a quasiment doublé en un an, passant de 240 000 à 426 000 €, sans compter tous les coûts de fonctionnement qui en résulteront, nous paraît inopportune. De même, nous avons à nouveau exprimé nos réserves quant au coût du réaménagement de la place Gambetta, 2 400 000 €. Pour ces raisons, nous n’avons pas voté ce budget.
La baisse des dotations versées par l’Etat renvoie à un débat national. Nous nous alarmons de cette contrainte toujours plus forte imposée sur les collectivités. L’Etat devrait garantir aux collectivités à la fois un niveau de soutien suffisant et une forme de péréquation nationale. Du fait de ces baisses de dotations, les collectivités sont contraintes à des réductions de dépenses qui finiront par se traduire par une diminution des services à la population.
Déjà, notre commune a fait le choix de ne pas remplacer les départs à la retraite. Jusqu’où faudra-t-il aller ? Quels services faudra-t-il sacrifier à cette injonction étatique ? La commune de Saint-Pierre avait pour tradition d’utiliser ses possibilités de recrutement pour aider ponctuellement les personnes en difficultés (veuvage, handicap…). Qu’en sera-t-il demain ?
Par ailleurs, le souci d’économie se traduit par le choix de prestataires plus concurrentiels, entreprises de plus grosses tailles choisies en dehors de notre territoire. Ainsi, la baisse des dotations est répercutée sur le tissu économique local : les commandes aux entreprises locales diminuent, et certains marchés leur échappent totalement. C’est toute l’économie locale qui en souffre d’ores et déjà et qui risque d’en pâtir plus encore à l’avenir.