La baisse des dotations de l’État continue…

En mars dernier, le conseil municipal a voté le budget de la commune. C’est l’acte majeur de la vie de notre collectivité. Comme les années précédentes, ce budget est marqué par la baisse continue des dotations versées par l’état. Qui plus est, la baisse de ces dotations sera en définitive plus forte que ce qui était prévu dans le budget voté.

Dans ce contexte, certains des choix municipaux nous paraissent hasardeux et injustifiés. La construction d’une nouvelle salle sportive, dont le coût a quasiment doublé en un an, passant de 240 000 à 426 000 €, sans compter tous les coûts de fonctionnement qui en résulteront, nous paraît inopportune. De même, nous avons à nouveau exprimé nos réserves quant au coût du réaménagement de la place Gambetta, 2 400 000 €. Pour ces raisons, nous n’avons pas voté ce budget.

La baisse des dotations versées par l’Etat renvoie à un débat national. Nous nous alarmons de cette contrainte toujours plus forte imposée sur les collectivités. L’Etat devrait garantir aux collectivités à la fois un niveau de soutien suffisant et une forme de péréquation nationale. Du fait de ces baisses de dotations, les collectivités sont contraintes à des réductions de dépenses qui finiront par se traduire par une diminution des services à la population.

Déjà, notre commune a fait le choix de ne pas remplacer les départs à la retraite. Jusqu’où faudra-t-il aller ? Quels services faudra-t-il sacrifier à cette injonction étatique ? La commune de Saint-Pierre avait pour tradition d’utiliser ses possibilités de recrutement pour aider ponctuellement les personnes en difficultés (veuvage, handicap…). Qu’en sera-t-il demain ?

Par ailleurs, le souci d’économie se traduit par le choix de prestataires plus concurrentiels, entreprises de plus grosses tailles choisies en dehors de notre territoire. Ainsi, la baisse des dotations est répercutée sur le tissu économique local : les commandes aux entreprises locales diminuent, et certains marchés leur échappent totalement. C’est toute l’économie locale qui en souffre d’ores et déjà et qui risque d’en pâtir plus encore à l’avenir.

 

À la mi-course, un bilan s’impose !

Trois ans déjà nous séparent de l’élection municipale de 2014. A mi-mandat, un premier bilan peut être fait. Nous nous félicitons que, dans certains domaines, la nouvelle équipe municipale ait mis ses pas dans les nôtres. Ainsi, en matière de handicap, la facilité des déplacements dans le centre-ville de Saint-Pierre s’est trouvée améliorée par la mise en œuvre du plan d’accessibilité de la voirie et des espaces publics (PAVE), adopté par la municipalité précédente en 2013. La réalisation des travaux inscrits au budget en décembre 2013 a fait de Saint-Pierre d’Oléron la commune la plus avancée de l’île d’Oléron sur ce dossier. De même, le programme d’économies d’énergie dans les bâtiments et les équipements municipaux, initié et entamé sous le mandat précédent, est progressivement mis en place. La gestion directe par la commune de l’approvisionnement de la cantine municipale, en privilégiant les circuits courts, est également maintenu. Nous en sommes heureux pour la santé des enfants et le dynamisme des producteurs locaux, ainsi encouragés.

Toutes ces opérations contribuent à améliorer la qualité de vie. A court et long terme, cette politique que nous avions mise en place contribue au lien social et à une saine gestion, dans une période de restriction budgétaires pour les collectivités. De ce point de vue, nous restons vigilants quant au budget municipal. Certains projets de la municipalité nous paraissent hasardeux. Le contexte impose la prudence. Le temps n’est pas aux dépenses somptuaires ni aux grands projets d’investissement (2,4 millions d’euros de travaux prévus pour l’aménagement de la place Gambetta). Pour notre part, nous donnerions la préférence aux actions de proximité, qui répondent aux préoccupations au quotidien des administrés, notamment par le soutien aux associations.

Enfin, nous regrettons le manque de démocratie de l’équipe municipale. Depuis trois ans, les réunions de commissions brillent par leur rareté ; de fait, les décisions se prennent ailleurs, probablement dans le bureau du maire. Et rien ne filtre du bureau municipal, alors que sous le mandat précédent nous diffusions les relevés de décisions, ce qui permettait à tous les conseillers municipaux, opposition comprise, d’être informés de l’avancement des dossiers et des dates importantes (réunions, assemblées générales, inaugurations…).

Des échéances électorales importantes se présentent devant nous. Dans le respect de la diversité des opinions, nous appelons chacun à y prendre une part active. La démocratie est un bien précieux qu’il nous appartient de faire vivre.

Texte de la Lanterne n°137 : Construction du vélodrome : Promesses non tenues !

L’affaire de la construction du vélodrome n’en finit pas de rebondir ! Avec la signature d’un protocole transactionnel entre la commune et l’association Pédal Club en juin 2014, suivi du plan de financement (1 200 000 €) voté en octobre 2014, tout semblait réglé, d’autant que la municipalité de Patrick Moquay avait provisionné durant sa mandature 575 700 € pour la dite construction. Or, lors du conseil du 28 juin dernier, le maire nous apprenait que la société choisie par la mairie pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage n’avait plus d’architecte… et surtout « qu’après ouverture des plis l’enveloppe était de 3 470 000 € et non 1 200 000 € HT comme prévu ». Annonce qui a de quoi inquiéter pour les finances communales…
Rappelons que lors de l’élection de la liste de Patrick Moquay en 2008, l’endettement s’élevait à 11 millions d’euros, alors que les services de l’État, inquiets de la situation financière de la commune (inscrite au réseau d’alerte des finances publiques depuis 1999), avaient expressément enjoint les élus de cesser tout nouvel investissement et de réduire le niveau d’endettement. C’est pourquoi il avait été demandé au Pédal Club d’attendre que la commune reconstitue sa capacité de financement pour pouvoir engager la construction du nouvel équipement. Ce que le Pédal Club a refusé, lançant sans préavis des poursuites contre la commune pour la contraindre à construire le vélodrome.

Petit historique : L’origine de l’affaire remonte à une promesse non tenue par la municipalité de Jean-Paul Peyry à laquelle appartenait le maire actuel Christophe Sueur. C’est elle, en effet, qui a tout d’abord attaqué le Pédal club Oléronais en justice pour le déposséder de ses droits – sans succès. C’est elle, ensuite, qui a signé avec lui un protocole dans lequel elle s’engageait à construire un nouveau vélodrome avant le 31 décembre 2007 ! Force est de constater qu’à la date convenue, elle n’avait pas engagé la construction dudit vélodrome. Promesse non tenue ! Et pour cause, elle n’en avait pas les moyens : le produit de la vente de l’ancien stade-vélodrome ne suffisait pas à couvrir l’ensemble des travaux qu’elle avait lancés par ailleurs.
Certes, l’équipe de Patrick Moquay s’est interrogée sur l’opportunité de cet équipement. Mais elle a reconnu que la commune avait une dette à l’égard du Pédal Club, qui était la partie lésée dans l’affaire. Dans l’intérêt général de nos concitoyens, nous souhaitons vivement que la municipalité propose au Pédal Club une solution honorable, adaptée aux pratiques sportives actuelles, mais conforme aux capacités financières de la commune.
Ensemble pour Saint-Pierre d’Oléron